15 septembre 2009

2ème phase du TGV EST: on ne peut pas traiter les questions environnementales par-dessus la jambe!



Intervention d'Andrée BUCHMANN en séance plénière

Monsieur le Président, Chers collègues,

Les Verts sont favorables au train, donc au TGV. C’est par là que nous réussissons déjà et que nous réussirons le transfert modal, à réduire les gâchis énergétiques et les nuisances environnementales de l’aérien.

Mais les Verts s’inscrivent aussi dans une démarche sociale et dans une démarche écologique.

Le TGV, tel qu’il est mis en œuvre, connaît un grand succès. Contrairement à ce qui se dit, le TGV arrive déjà à Strasbourg. Paris- Strasbourg en 2h20 est tout à fait acceptable, et je n’entends guère de critiques et de revendications radicales sur 1h50.

Ce qui est moins acceptable, c’est le prix exorbitant du billet qui amène de plus en plus de personnes à utiliser leur voiture pour se rendre à Paris, car il n’y a pas d’alternative bon marché au TGV. Sauf parfois en prenant le billet très en avance et en disposant d’internet.

On nous dit maintenant que l’enjeu n’est plus Paris-Strasbourg, mais Paris-Munich, Paris-Prague…

Ce qui est essentiel, c’est qu’un nouveau pont soit construit sur le Rhin et que le raccordement se fasse rapidement avec l’ICE.

Concernant la 2° phase du TGV, nous n’y sommes pas opposés. A condition :

- que les réserves de la DUP de 1996 soient levées. Or ce n’est pas le cas pour la vallée de la Zorn, où la question hydraulique n’a pas été réglée ce qui amène l’Etat à sortir la vallée de l’arrêté préfectoral. Drôle de méthode. Proposer que le TGV traverse la vallée sur un remblai est contraire à l’esprit du Grenelle qui soutient la préservation de la biodiversité et la création d’une trame verte et bleue. Avant de recréer des trames, il vaudrait mieux éviter de produire de nouvelles ruptures irrémédiables. Y a-t-il une avancée sur le remplacement du remblai par un viaduc ?

- Pour la vallée de la Zorn, si la question hydraulique est un sujet non résolu, l’impact sur la nature a été purement et simplement balayé. RFF fera, dit-il, si les collectivités paient les 16 millions de compensation. 16 millions, c’est peanuts au regard du coût global; et peuvent être récupérés si il y a une bonne négociation avec les entreprises lors des marchés publics. Mais quand on sait ce qui s’est passé sur le TGV Nord et le TGV Est, 1° phase, et toute la prévarication qui a eu lieu, on peut craindre le pire.

- Pour les communes de la CUS, l’intervention du maire de Eckwersheim lors de l’enquête publique est édifiante : doublement de la consommation des terres par rapport à la DUP ; dégradation irrémédiable de milieux naturels, démolition de maisons…

Le jeu en vaut-il la chandelle ? Doit-on en cette période de crise continuer de jeter par la fenêtre l’argent du contribuable sur des projets pharaoniques ? Ne peut-on faire preuve d’un peu de raison et adapter les solutions aux besoins ?

Il y a un problème de tunnel pour la traversée des Vosges. Ne peut-on le régler sur le tracé actuel ? S’il faut un nouveau tunnel, la voie ne peut-elle très vite se raccorder à la ligne existante, avec ajout d’une 3° voie ?

Comment se fait-il qu’un projet d’une telle importance ne connaisse aucune publicité globale ? A aucun moment le tracé soumis à enquête n’a été présenté globalement. Les études d’impact sont circonscrites aux communes concernées. C’est une fois de plus la politique du saucissonnage pour fragiliser la pensée.

La Région Alsace va apporter 95,5 millions d’euros à la dot de la mariée, qui s’ajoutent aux 51,9 millions pour la CUS, aux 59 millions pour le Bas-Rhin et 29,5 millions € pour les collectivités haut- haut-rhinoises, soit 236 millions d’euros pour le contribuable alsacien. La Région peut conditionner son aide .

De tels ouvrages d’art ( tunnel, viaduc pour traverser les collines, le canal, les voies ferrées, l’autoroute, tranchées à travers le Kochersberg…) se conçoivent pour 200 ans et on ne peut traiter la question environnementale par-dessus la jambe.

Mettre en avant le Grenelle de l’environnement, la nécessité de réduire les GES, d’avoir une approche ambitieuse pour la Conférence de Copenhague, est totalement en contradiction avec les vrais choix. Il y a ce qu’on dit et il y a ce qu’on fait.


N’ayant aucune réponse sur les questions environnementales, et sachant que pour être entendu il faut savoir parfois refuser le consensus, nous ne pouvons adhérer à cette délibération.

19 juin 2009

Vélorution: les élus verts contre le GCO

Les conseiller régionaux verts participeront à la Vélorution contre le GCO
samedi 20 juin à 14h30 au Wacken

Voici leur communiqué de presse (Cliquez sur l'image pour l'agrandir):


Pour plus d'infos sur la Vélorution, rendez-vous sur le site du CREP:
http://crep.strasbourg.free.fr/spip.php?article140





15 mai 2009

Les Verts interpellent Chantal Jouanno

Chantal Jouanno était en Alsace mercredi 13 mai pour donner le coup d'envoi à la territorialisation du Grenelle. La signature de la Convention entre la Région, l'Etat et l'ADEME a été suivie d'un débat avec les conseillers régionaux et les acteurs du développement durable.

Jacques FERNIQUE a interpellé la Secrétaire d'Etat sur le retard de l'application de la taxe poids-lourd. Sa réponse n'est guère rassurante: l'appel d'offres pour le concessionnaire s'achèvera début 2010, la concertation sur le choix du réseau concerné est toujours en cours...l'horizon s'éloigne!

Andrée BUCHMANN est intervenue sur la nécessaire prise en compte de la qualité de l'air intérieur dans les politiques du bâtiment, le seul objectif d'économies d'énergie générant de nombreux problèmes de santé pour les populations (problèmes respiratoires, cancers...).

La couverture presse:

- LibéStrasbourg du 14 mai (l'article en PDF)
- dans l'Alsace du 15 mai
- les DNA reviennent sur la rencontre et sur le débat à l'auditorium de France 3 (en vidéo)

29 avril 2009

taxe poids-lourds: toujours aucune avancée


L'intergroupe PS-Verts au Conseil Régional avait interpellé les médias et les responsables politiques le 30 septembre 2008 soit 1000 jours après la publication au Journal Officiel de la loi institutant la taxe poids-lourds en Alsace, dénonçant l'inertie dont faisaient preuve les services de l'Etat.
Le texte prévoit une entrée en vigueur au plus tard le 31 décembre 2010, alors même que le dispositif national décidé par le Grenelle devra entrer en application au plus tard le 31 décembre 2011.

A quoi bon faire de l'Alsace une terre d'expérimentation si l'on ne se donne pas les moyens d'appliquer ce dispositif et d'en tirer une évaluation au bénéfice de la future écotaxe nationale?

Relayant cette préoccupation le député socialiste Armand Jung a adressé une question écrite au Ministre des transports le 21 octobre 2008 demandant quand cette disposition serait enfin effective en Alsace.

La réponse du Ministère est pour le moins laconique: reprenant toutes les caractéristiques techniques retardant la mise en application, le texte précise simplement les délais réglementaires sans fixer de nouvelle échéance. Tout au plus est-il précisé que le Gouvernement souhaite confier au même prestataire privé la perception de la taxe expérimentale alsacienne et la future taxe gouvernementale.

Et pendant ce temps l'Alsace continue à supporter le report de trafic poids-lourds depuis l'Allemagne et la Suisse puisque nos voisins ont déjà adopté ce type de péage!

Vous pouvez retrouver l'intégralité du texte de la réponse ministérielle sur le site de l'Assemblée Nationale

Et pour lire le Communiqué de Presse rédigé à l'occasion des 1000 jours de la Loi instaurant la taxe poids lourds en Alsace, c'est ici

22 avril 2009

Culture du maïs: la Région expose sa passivité

Voici le Communiqué de presse rédigé par Philippe CARBIENER pour le Groupe Vert en réaction au soutien de la Région Alsace à l'exposition Euromaïs 2009 qui se tiendra à Ostheim en septembre prochain:

(Cliquez pour agrandir l'image)




Pour plus d'information:

- l'article des DNA du 21 avril 2009
- les précédentes prises de position du Groupe Vert au Conseil Régional


20 avril 2009

DNA - 18 avril 2009: Réforme du bac pro 3 ans


Monique MARCHAL et Jacques FERNIQUE ont accueilli pour l'intergroupe PS-Verts, les représentants de la CGT, du SNUIPP-FSU et de l'UNL (Union Nationale des Lycéens) venus à la Maison de la Région pour exposer à Adrien Zeller leur opposition à la réforme du bac pro 3 ans.

Voici l'article paru dans les DNA du samedi 18 avril 2009:


Délégation au Conseil Régional

Une délégation d'une dizaine d'enseignants de lycées professionnels d'Alsace s'est rendue, jeudi après-midi, au conseil régional afin de déposer une demande d'audience auprès du président. A travers cette démarche, les syndicats CGT, SNUIPP-FSU et UNL ont souhaité exposer à Adrien Zeller les motifs de leur opposition à la réforme de l'enseignement professionnel marquée par la généralisation du bac pro en trois ans.
« Avec les nouvelles grilles horaires, les élèves perdront 1 000 heures d'enseignement. L'objectif du gouvernement est de supprimer des postes », ont dénoncé les syndicalistes qui ont été accueillis par deux élus du groupe PS-Verts. Un groupe au sein duquel tous ne sont pas contre l'idée des bacs pro en trois ans, « mais l'augmentation du niveau de formation ne peut pas passer par des réductions d'emplois ».
Des représentants du président Zeller ont reçu la délégation en soulignant que cette réforme, qui aura un surcoût pour le conseil régional, n'est pas simple et qu'elle a été faite rapidement, mais qu'en Alsace le conseil régional et le rectorat travaillent en étroite collaboration.



02 avril 2009

L'Alsace - 2 avril 2009: Réactions aux propos de Gilbert Meyer


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L'article sur le site de l'Alsace

DNA - 2 avril 2009: Gilbert Meyer fera-t-il marche arrière

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Gilbert Meyer retire les subventions aux voyages de classe du lycée Camille Sée



Communiqué de presse du Groupe Verts


MEYER Gilbert : Zéro pointé en Education Civique !


Le Maire de Colmar, Gilbert Meyer, a décidé de supprimer les subventions accordées au lycée Camille-Sée suite à la participation de 240 lycéens à la manifestation du 19 mars. Cette grossière sanction collective est anti-citoyenne, contraire aux principes mêmes de notre état de droit. C'est un inadmissible déni de la liberté de manifester et de la liberté d'expression. En quoi cet anti-civisme à l'emporte-pièce peut-il encourager les jeunes à devenir des citoyens responsables fiers de leur République et respectueux de leurs élus ?

Au bout du compte, il ne faut pas que les élèves soient privés de trois projets pédagogiques programmés d'ici juin ; aussi les élus verts du Conseil Régional demandent à l'Education Nationale et à la Région de se mobiliser, aux élus de Colmar de se ressaisir, pour trouver une solution afin que les lycéens ne soient pas sanctionnés parce que certains d'entre eux ont osé exprimé leur opinion de façon pacifique et dans un cadre légal.



Djamila SONZOGNI et Jacques FERNIQUE pour le Groupe Verts


23 mars 2009

Chuchotements - 23 mars: Andrée Buchmann au forum mondial de l'eau

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www.dna.fr
Chuchotements du 23 mars 2009

19 mars 2009

DNA - 19 mars: Sandrine Bélier pour un Bruxelles de l'emploi

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http://www.dna.fr/local/strasbourg


Pour plus d'infos sur Europe Ecologie dans le Grand Est:
http://www.europeecologie.fr/euroregions/grand-est



16 mars 2009

L'Alsace - 14 mars 2009 - Relance et shunt de Mulhouse

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DNA - 14 mars - Relance et shunt de Mulhouse







13 mars 2009

Séance plénière du 13 mars 2009

La séance plénière du 13 mars s'est articulée autour de deux débats:
- le plan de relance proposé par la Région Alsace sur lequel les Verts se sont abstenus(intervention de Philippe CARBIENER)

- l'examen de la nouvelle mouture du contrat triennal "Strasbourg ville européenne" sur lequel les Verts se sont abstenus (intervention de Jacques FERNIQUE)



Abstention des Verts sur le Contrat Triennal " Strasbourg ville européenne "



intervention en séance plénière de Jacques FERNIQUE

Bien sûr, nous sommes particulièrement attachés au renforcement européen de Strasbourg. Ce statut de capitale européenne n’est pas incontesté, il a besoin d’être défendu . L’Europe qu’incarne Strasbourg c’est celle de la démocratie et des droits, pas l’administration d’un marché de libre-échange. Alors bien sûr l’intention de ce contrat triennal nous la partageons. L’enjeu en quelque sorte de ce contrat c’est de hisser notre agglomération de 450 000 habitants à un niveau de rayonnement et de fonctionnalité qui relève plutôt de métropoles d’une autre ampleur.
Nous partageons les intentions de ce contrat oui, mais pas tous les contenus. Je l’avais déjà dit en décembre lors du débat sur la première ébauche de ce contrat. Nous nous y reprenons à deux fois pour valider ce contrat, par deux fois parce que la négociation a été compliquée et chaotique.

La nouvelle copie est donc à la fois resserrée, des projets ont été abandonnés ou transférés ailleurs (Plan campus, plan de modernisation des itinéraires) et globalement plus intéressante pour nos collectivités puisque l’Etat annonce 30 millions de plus pour sa part.
Reste que nous les Verts nous ne pouvons toujours pas approuver le volet routier de ce triennal, volet routier en complet porte à faux avec les projets et engagements auxquels nous sommes tenus à l’égard de notre électorat et de nos convictions et de notre souci d’utiliser au mieux l’argent public.


La rocade Sud pèse encore plus dans cette nouvelle version du Contrat. Cette rocade que nos voisins européens n’ont absolument pas prolongée de l’autre côté du Pont Pflimlin par un axe de calibre autoroutier serait en réalité avec sa deuxième phase l’autre nom du GCO dans sa bifurcation vers l’Allemagne. Ce serait un gaspillage d’argent public qui serait bien mieux employé à réparer la Vigie, connexion déjà existante entre la A35 et la 83 et qui est réaménageable dans de bonnes conditions si le Préfet tient ses engagements du Plan de Protection de l’Atmosphère de l’Agglomération et réduit effectivement la vitesse à 80 km/h sur notre réseau autoroutier urbain. L’Alsace et Strasbourg s’inscriront réellement dans une cohérence européenne en réduisant et taxant l’abus de camions, et c’est d’abord là que nous attendons l’Etat avec une impatience qui devient de l’exaspération ; cette rocade irait à contre-courant puisqu’elle les faciliterait. La liaison Port Nord/Port Sud est motivée elle par des objectifs affichés qui sont certes acceptables mais qui seraient battus en brèche s’il s’agissait à terme de tracer une véritable rocade Est dont certains ne cessent de reparler et qui saccagerait la précieuse zone verte de la Robertsau.
Pour le Tram-Train les collectivités n’ont pas réussi à convaincre de la possibilité et de l’urgence à réaliser ces travaux à hauteur de 45 millions en 3 ans, c’est à pas plus mesuré comme le soutenait l’Etat dans la négociation, que ce chantier s’engage puisqu’on s’est rabattu sur un premier volume moins ambitieux de 14 millions.
On accélère la rocade sud et on ralentit le tram-train : ce n’est pas ainsi que nous réussirons à traiter l’embolie automobile qui handicape l’attractivité et l’accessibilité de notre agglomération, de notre Région.
Ce triennal est marqué par la réactivation actuelle de projets routiers et autoroutiers, projets un temps compromis par la courte saison du Grenelle et ranimée par cette relance des vieilles recettes. La façon dont ce triennal injecte des millions dans l’aéroport relève à nos yeux de la même logique : non le développement durable ce n’est pas faire durer ce qui n’est pas tenable : les mutations nécessaires sont d’autant plus douloureuses qu’elles ne sont pas anticipées.
Pour la grande vitesse ferroviaire, il nous semble contre-productif en terme d’aménagement et d’équilibre du territoire de laisser de côté l’agglomération de Mulhouse et plus généralement la métropole bâloise. Les TGV touchent là leur problématique entre la nécessité de relier et celle d’effacer en les traversant une bonne part des territoires : le choix d’éviter Mulhouse à ce prix là et pour ce maigre gain de temps nous ne le partageons pas. Que diraient les Strasbourgeois si pour gagner 10 mn entre Paris et Munich on faisait un shunt de Strasbourg en passant par Gambsheim ?

Voilà nos remarques sur ce triennal. Nous nous abstenons parce que pour nous Strasbourg ville européenne mérite mieux.


Le plan de relance de la Région Alsace



intervention en séance plénière de Philippe CARBIENER

Le mot relance suscite de prime abord, un mouvement de recul pour tout écologiste.
Attiser la croissance risque tout bonnement de hâter la disparition totale de la Nature que nous connaissons et de l’homme qui lui doit l’essentiel. Mais nous sommes aujourd’hui face à une crise épisodique de ce processus historique qu’est la croissance, qui engage notre responsabilité politique.
Les mutations réussies ne s’accomplissent qu’avec un minimum de sérénité, de recul.
Les crises aiguës conduisent à des régressions aux conséquences dramatiques pour la société. On ne peut en aucun cas espérer qu’un tel contexte puisse autoriser, fonder, une réorientation ambitieuse, correspondant à une amélioration de l’état de notre condition.
Parce que la question de la transition est cruciale pour tout projet politique novateur, nous plaidons pour de vigoureuses mesures conjoncturelles, avant le temps long qui sera forcément nécessaire à la réussite d’une telle mutation indispensable, et de toute manière inéluctable de notre fonctionnement économique.




Aujourd’hui c’est la subsistance de milliers de concitoyens qui est en jeu car il faut se représenter qu’après 1929, le chômage aux USA atteignit des taux triples à quadruples à ceux subis actuellement. En Alsace, une telle augmentation de ce dernier serait d’autant plus grave qu’elle se rajouterait à la baisse continue des rémunérations subies depuis quelques années, que l’on soit fonctionnaire ou retraité. La globalisation et le libéralisme ont déjà largement accompli leurs ravages et le pire est à venir puisqu’une majorité politique irresponsable a décidé de confronter nos actifs à leurs homologues roumains ou chinois.
Avec à la clé, des salaires qui ne permettent plus que d’acheter des biens d’une gamme produite à l’étranger, enclenchant un cercle vicieux qui n’en est qu’à ses débuts.

Vous nous conviez aujourd’hui à voter avec pompe un montant d’investissement supplémentaire qui n’est que l’équivalent aux deux tiers de celui que vous aviez, il y 3 mois à peine, soustrait au BP 2009 si on le compare aux BP des années précédentes. Les montants affectés à la relance sont ridicules au niveau de l’Etat , qui peut beaucoup en la matière, et il faut convenir que la Région ALSACE n’a pas là de faculté réelle. Elle peut intervenir à la marge, et dès lors il est indiscutable qu’elle doit bien sûr aussi le faire. Nous approuvons donc pleinement le fond de la démarche, qui est d’ailleurs celle de toutes les collectivités locales à l’heure actuelle. Si les montants sont ici nécessairement faibles, la question cruciale est de leur donner une orientation parfaitement rigoureuse pour concilier, simultanément, l’économie, le social et l’environnement, mais dans les faits, au-delà de l’affichage des intentions. Tout particulièrement lorsque l’on mobilise comme ici la capacité d’emprunt de la RA. Or nous trouvons ici, un pot pourri de projets pleinement approuvables, de bien d’autres discutables et de certains franchement condamnables.

Alors oui, évidement, aux participations financières, au soutien aux prêts des entreprises, d’autant plus que ce volet s’adresse à des PME, entreprises dont il est avéré qu’elles sont plus solidement ancrées dans notre territoire que les très grandes sociétés.

Nous disons oui aussi à l’amélioration de la performance énergétique dans le secteur de l’élevage de volailles labélisées mais aurions souhaité une vision plus globale du bilan énergétique de leur cycle de production. Pourquoi pas non plus cet effort sur la formation continue et surtout initiale ? Mais en espérant que concernant cette dernière les mises à mal idéologiques du Président de la République ne le rende pas vain…

Nous sommes circonspects face à l’idée de couvrir notre région septentrionale de serres agricoles alors que les productions à contre saison sont un luxe énergétique peu viable à terme. Nous le sommes tout autant concernant l’idée d’aider nos entreprises à prospecter exclusivement les pays de l’est européen à bas coûts. Qui nous garantie que cette démarche ne sera pas le prélude à des délocalisations supplémentaires ?
Développer les éco-entreprises, bien sûr même s’il avait fallu, considérant notre retard à l’échelle mondiale, une politique vraiment nouvelle, plutôt qu’un toilettage des dispositifs déjà existants. Si les PME y répondaient davantage, il faudra que la RA se fixe des critères rigoureux en matière de développement durable. La convention que vous avez signée, l’an passé, au nom de cette valeur avec un géant de l’électricité d’origine radioactive n’en donne vraiment pas l’exemple et nous conduira à être vigilants.

Il reste qu’après des décennies de militantisme nous apprécions de voir enfin reconnu que la préoccupation environnementale est un facteur majeur de compétitivité. Mais quand allez-vous réaliser qu’il s’agit aussi d’un facteur primordial de production tout court ?
Cette idée vous demeure manifestement éloignée, lorsque l’on note, avec effarement qu’un quart de ce plan sera consacré à anéantir Nature et cultures par le financement de la réalisation de la liaison interports, à l’ambiguïté menaçante, de l’inutile rocade Sud et de l’aberrant GCO. Avec ce que nous savons aujourd’hui, la Région ALSACE se rend coupable à ce sujet d’une décision irresponsable dont je suis certain, vous serez tous penauds d’ici 20 ans. Notons à ce chapitre que le ferroviaire ne se voit consacrer ici qu’un budget à simple parité, alors qu’il est lui de compétence régionale, à l’inverse du routier. Même l’argent, précieux actuellement, méritait mieux, et nous aurions voulu le voir consacré à une relance durable, à l’esquisse d’un autre avenir.

Entre vieilles lubies passéistes et projets plus intéressants mais aléatoires car fondés sur des partenariats très hypothétiques, votre plan de relance manifestement improvisé ne constitue qu’une somme d’expédients. La responsabilité en revient à ce que nous vous reprochons depuis 5 ans maintenant, à savoir, hormis l’éducation, l’absence de projets politiques structurants qui devraient être propres à notre instance. Celle-ci dispose pourtant encore à ce jour d’une compétence générale et d’un droit à l’expérimentation.
Si outre la restauration des lycées et sans attendre l’urgence, vous nous aviez suivi pour planifier un grand programme de restauration effective du Rhin ou, entre autres exemples, de réhabilitation exhaustive des friches industrielles au moyen de l’outil foncier que nous n’avons cessé de vous proposer, nous n’en serions aujourd’hui certainement pas là. Nos projets permettraient de stimuler directement et sans attendre de grands travaux écologiques. Il est dommage que vous n’ayez jamais voulu nous entendre sur des ambitions de ce niveau d’envergure, que nous avons toujours voulu parfaitement réalistes.

Une relance s’avère sans conteste nécessaire, car, il faut le rappeler, c’est l’effacement de la puissance publique au sujet de l’interventionnisme économique qui avait conduit, dans les années 30, un totalitarisme meurtrier au pouvoir en Allemagne.
Aujourd’hui, pour éviter le pire sur notre continent il nous faudra impérativement savoir sortir du libéralisme et de la globalisation de manière à ériger une protection à l’Europe sociale.

Avec ses prérogatives et à son échelle, la RA ne peut que peu, vous en conviendrez Monsieur le Président, et si elle a le mérite d’accomplir ce qui lui est possible, il faut réaliser que ce plan ne représente que 0,06 % du PIB alsacien.
A l’heure où l’échelon régional est contesté, accorder trop de panache à cette délibération risque de caractériser ce que beaucoup s’empresseront de qualifier « d’illusion régionale ». Au delà du débat sur le contenu, il nous semble avant tout que c’est la modestie qui s’impose, que ce soit celle du simple devoir accompli mais aussi celle qui doit conduire à avoir l’humilité de reconnaître une influence très marginale.


08 février 2009

Interview politique DNA 8 février 2009





















Jacques Fernique : « Avec le PS nous serons au rendez-vous de l'alternance en Alsace aux prochaines régionales. » (Photo DNA - Christian Lutz-Sorg)

Région - Interview / Jacques Fernique, secrétaire régional des Verts

« Sarkozy et Fillon sont à côté de la plaque »

Jacques Fernique, secrétaire régional des Verts Alsace depuis quelques mois, est également conseiller régional d'Alsace et conseiller municipal de Geispolsheim. Après le plan de relance et avant la réforme territoriale, le point sur les déceptions et les attentes de l'écologie politique.


- DNA : Quelle est votre appréciation sur les retombées alsaciennes du plan de relance et l'intervention de Nicolas Sarkozy jeudi soir ?


- Jacques Fernique : Fillon et Sarkozy ont fait avant tout de la communication, un grand cinéma médiatique. Mais il n'y a vraiment rien de neuf dans les tuyaux. Beaucoup de projets étaient déjà programmés, voire en cours, par exemple la troisième voie de chemin de fer entre Benfeld et Strasbourg, le tram-train Mulhouse-Thann. On a ressorti des projets, comme la rocade Sud de Strasbourg, qu'on ne faisait même plus figurer dans le contrat triennal. Mais que signifient ces 2,5 millions d'euros pour un projet dont on sait qu'il coûtera 60 M € ? Autre esbroufe, les 800 M € affichés pour trois autoroutes concédées, dont le GCO (grand contournement ouest).



Depuis la crise financière,le Grenelle a été détricoté



Faut-il en conclure que ce GCO bénéficiera largement de financements publics, alors qu'on nous a toujours assurés du contraire ? Quant aux transports collectifs en milieu urbain, l'État s'est désengagé à partir de 2002. Ce qui est annoncé aujourd'hui ne suffit même pas à assurer le rattrapage.


- Vous êtes en train de dire que le président et le gouvernement sont à côté de la plaque ?


- Absolument. Dans son discours de conclusion du Grenelle de l'environnement, Nicolas Sarkozy a dit en gros qu'on n'investira plus dans la route et dans l'aérien que lorsqu'il n'y aura pas moyen de faire autrement. Hélas, depuis la crise financière, le Grenelle a été détricoté.


- Quelle forme devrait prendre, au niveau régional, la relance et le « green deal » ?


- Le premier vrai enjeu est la mutation nécessaire de l'agriculture. La Région Alsace fait ce qu'elle peut pour promouvoir le bio et les labels de qualité. Mais c'est peanuts à côté des politiques cogérées par le monde agricole et l'État. Nous sommes en train de nous battre pour qu'on ne fasse pas n'importe quoi dans! le domaine de la couverture des sols en hiver (des cultures intermédiaires faisant office de piège à nitrates), assurée à environ 45 % en Alsace. On veut désormais compter les labours profonds comme couverture hivernale. Une aberration.


L'autre enjeu, c'est l'investissement massif dans l'efficacité énergétique, la réhabilitation thermique, le développement des énergies renouvelables et les transports en commun de qualité. La Région Alsace manque malheureusement de poids, politique et financier.


- Justement, qu'attendez-vous de la réforme territoriale ?


- Les Verts ont des propositions, inspirées notamment de pays européens voisins. Nous sommes favorables à trois grands pôles. La commune, qui doit rester la cellule de base de la démocratie locale, là où se joue la vraie proximité, mais il ne faut pas non plus l'ériger en mythe. A l'échelon supérieur, l'intercommunalité, pour laquelle il faudra trouver un maillage cohérent. Elle est en charge de questions importante! s comme l'urbanisation, l'occupation des sols, le développement économique. Les conseillers intercommunaux devraient être élus au suffrage universel, dans une circonscription unique. Enfin, troisième niveau, la Région, avec une clause de compétence générale. Elle doit avoir une vraie compétence pour tout ce qui est formation, éducation, qualification, du primaire à l'université. Qu'on arrête de découper le champ éducatif en morceaux. Le ferroviaire, les grandes décisions stratégiques sur l'aménagement du territoire devront être les autres compétences majeures de la Région.


- Que devient le Département ?


- Il disparaît en tant que niveau politique, sans être entièrement supprimé pour autant. Nous sommes favorables à une Région bicamérale, selon le système proposé par le député européen des Verts Gérard Onesta (DNA du 25 janvier). Les deux assemblées composant la Région choisiraient ensemble un exécutif, qui serait déconnecté du "législatif". Dans ce domaine l'Alsace dev! rait renouer avec une culture rhénane : le bicamérisme fonctionne en Allemagne, et partout en Europe. Cependant, j'ai peur que la réforme territoriale ne donne pas grand chose, parce que la droite va s'étriper sur le mode de scrutin. Pour nous, un système proportionnel à deux tours avec une prime majoritaire, comme c'est le cas actuellement pour le conseil régional, serait parfait pour les trois niveaux. Mais nous sommes absolument contre toute idée de cantonalisation de la Région.



L'alliance se fera à gauche



- Aux régionales, vous ferez-vous à nouveau équipe avec le PS ?


- Notre orientation stratégique est de réussir le rendez-vous avec l'alternance dont l'Alsace a besoin. Ferons-nous liste commune avec le PS dès le premier tour ou proposerons-nous des listes autonomes avec fusion au second tour comme aux municipales de Strasbourg ? Ce n'est pas encore fixé. En tout cas l'alliance se fera à gauche. A droite aussi, il y a des gens sensibles ! à l'écologie, mais il n'ont pas le vent en poupe au sein de leurs partis.



Claude Keiflin
© Dernières Nouvelles d'Alsace - 8.2.2009