13 mars 2009

Abstention des Verts sur le Contrat Triennal " Strasbourg ville européenne "



intervention en séance plénière de Jacques FERNIQUE

Bien sûr, nous sommes particulièrement attachés au renforcement européen de Strasbourg. Ce statut de capitale européenne n’est pas incontesté, il a besoin d’être défendu . L’Europe qu’incarne Strasbourg c’est celle de la démocratie et des droits, pas l’administration d’un marché de libre-échange. Alors bien sûr l’intention de ce contrat triennal nous la partageons. L’enjeu en quelque sorte de ce contrat c’est de hisser notre agglomération de 450 000 habitants à un niveau de rayonnement et de fonctionnalité qui relève plutôt de métropoles d’une autre ampleur.
Nous partageons les intentions de ce contrat oui, mais pas tous les contenus. Je l’avais déjà dit en décembre lors du débat sur la première ébauche de ce contrat. Nous nous y reprenons à deux fois pour valider ce contrat, par deux fois parce que la négociation a été compliquée et chaotique.

La nouvelle copie est donc à la fois resserrée, des projets ont été abandonnés ou transférés ailleurs (Plan campus, plan de modernisation des itinéraires) et globalement plus intéressante pour nos collectivités puisque l’Etat annonce 30 millions de plus pour sa part.
Reste que nous les Verts nous ne pouvons toujours pas approuver le volet routier de ce triennal, volet routier en complet porte à faux avec les projets et engagements auxquels nous sommes tenus à l’égard de notre électorat et de nos convictions et de notre souci d’utiliser au mieux l’argent public.


La rocade Sud pèse encore plus dans cette nouvelle version du Contrat. Cette rocade que nos voisins européens n’ont absolument pas prolongée de l’autre côté du Pont Pflimlin par un axe de calibre autoroutier serait en réalité avec sa deuxième phase l’autre nom du GCO dans sa bifurcation vers l’Allemagne. Ce serait un gaspillage d’argent public qui serait bien mieux employé à réparer la Vigie, connexion déjà existante entre la A35 et la 83 et qui est réaménageable dans de bonnes conditions si le Préfet tient ses engagements du Plan de Protection de l’Atmosphère de l’Agglomération et réduit effectivement la vitesse à 80 km/h sur notre réseau autoroutier urbain. L’Alsace et Strasbourg s’inscriront réellement dans une cohérence européenne en réduisant et taxant l’abus de camions, et c’est d’abord là que nous attendons l’Etat avec une impatience qui devient de l’exaspération ; cette rocade irait à contre-courant puisqu’elle les faciliterait. La liaison Port Nord/Port Sud est motivée elle par des objectifs affichés qui sont certes acceptables mais qui seraient battus en brèche s’il s’agissait à terme de tracer une véritable rocade Est dont certains ne cessent de reparler et qui saccagerait la précieuse zone verte de la Robertsau.
Pour le Tram-Train les collectivités n’ont pas réussi à convaincre de la possibilité et de l’urgence à réaliser ces travaux à hauteur de 45 millions en 3 ans, c’est à pas plus mesuré comme le soutenait l’Etat dans la négociation, que ce chantier s’engage puisqu’on s’est rabattu sur un premier volume moins ambitieux de 14 millions.
On accélère la rocade sud et on ralentit le tram-train : ce n’est pas ainsi que nous réussirons à traiter l’embolie automobile qui handicape l’attractivité et l’accessibilité de notre agglomération, de notre Région.
Ce triennal est marqué par la réactivation actuelle de projets routiers et autoroutiers, projets un temps compromis par la courte saison du Grenelle et ranimée par cette relance des vieilles recettes. La façon dont ce triennal injecte des millions dans l’aéroport relève à nos yeux de la même logique : non le développement durable ce n’est pas faire durer ce qui n’est pas tenable : les mutations nécessaires sont d’autant plus douloureuses qu’elles ne sont pas anticipées.
Pour la grande vitesse ferroviaire, il nous semble contre-productif en terme d’aménagement et d’équilibre du territoire de laisser de côté l’agglomération de Mulhouse et plus généralement la métropole bâloise. Les TGV touchent là leur problématique entre la nécessité de relier et celle d’effacer en les traversant une bonne part des territoires : le choix d’éviter Mulhouse à ce prix là et pour ce maigre gain de temps nous ne le partageons pas. Que diraient les Strasbourgeois si pour gagner 10 mn entre Paris et Munich on faisait un shunt de Strasbourg en passant par Gambsheim ?

Voilà nos remarques sur ce triennal. Nous nous abstenons parce que pour nous Strasbourg ville européenne mérite mieux.


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