Dans les années 60-70 et encore 80, les maîtres mots en matière de déplacements étaient : ”plus vite, plus loin, plus souvent et moins cher”. Dans ce contexte, le transport aérien était à l’aise comme un poisson dans l’eau, un oiseau dans l’air, faudrait-il dire.
Et bien, c’est terminé !
Nous sommes en train de prendre conscience que cette époque sera bientôt révolue. Je suis convaincu que chacun devra bien admettre la mutation nécessaire dans laquelle nous sommes engagés. Mutation nécessaire du fait à la fois de l’enjeu climatique et de l’enjeu énergétique (le pétrole pas cher c’est fini). Cette mutation, il vaut mieux y travailler dès maintenant, plutôt que d’y être contraint prochainement.
Pour l’avenir, les maîtres mots en matière de déplacement seraient vraisemblablement : ”moins vite, moins loin, moins souvent et plus cher” et l’aérien va devoir s’y adapter. Entre les différents modes de transports, des transferts sont en cours et s’accentueront, notamment au détriment de l’aérien.
On va le voir concrètement avec l’arrivée des TGV en Alsace. L’alternative ferroviaire deviendra particulièrement attractive : c’est une donnée qui est largement sous-estimée par les partisans du développement à tout crin de l’aéroport d’Entzheim.
Je les ai rencontrés à la Commission Transports du Conseil Régional. Autant le dire sans ambages, je suis sidéré par le manque de clairvoyance, d’anticipation, du côté des gestionnaires de l’aéroport. Ceci dit, c’est somme toute normal, puisque leur métier, c’est de développer l’aéroport.
Aussi, je suis convaincu que sur ce dossier particulièrement, on a besoin de débat, de pluralisme, de concertation démocratique ; et surtout pas d’arrogance et d’unilatéralisme : l’affaire est trop sérieuse pour que les citoyens laissent faire les spécialistes !
Jacques FERNIQUE